Victoria, Colombie-Britannique - Le budget fédéral a peu à offrir aux collectivités les plus démunies, affirme le Réseau canadien de développement économique communautaire (RCDÉC). Le RCDÉC, qui représente les intérêts de milliers d'organismes de développement économique communautaire, pense que les mesures « prudentes » prises dans le budget fédéral ne prennent pas en considération les besoins immédiats des Canadiennes et des Canadiens vivant dans la pauvreté.
« Lorsque vous avez 2,8 millions de familles vivant en dessous du seuil de pauvreté, il n'est pas bien raisonnable de prétendre qu'un budget prudent puisse refléter la réalité », déclare Rupert Downing, Directeur général du RCDÉC. « La réalité est que les personnes dans le besoin ne peuvent pas se permettre d'être patientes, elles ont besoin d'un gouvernement qui agisse et mette en œuvre des changements pour soulager les souffrances, pas les prolonger », ajoute-t-il.
Même si le RCDÉC accueille favorablement tout investissement destiné aux communautés, dont le Fonds en fiducie pour le développement communautaire, il estime, comme d'autres groupes, que le montant d'argent alloué n'est pas suffisant pour enrayer la crise à laquelle sont confrontées de nombreuses collectivités.
« Une fois de plus, le budget fédéral s'est plus occupé de retenir le capital plutôt que de l'investir dans les communautés canadiennes, ce qui pourtant représente un enjeu de premier ordre », déplore Richard Chamberlain, directeur des services financiers du RCDÉC. En effet, explique-t-il, « Le Compte d'épargne libre d'impôt n'aide en rien les Canadiennes et les Canadiens à épargner de l'argent. Aux taux marginaux d'imposition les plus élevés, les gains en capital enregistrés sur les revenus d'un investissement de 5 000 $ avec un revenu d'intérêts de 10 % représentent une épargne de 250 $ seulement, pour celles ou ceux qui peuvent se permettre d'investir le montant maximum. Pour les personnes qui n'ont pas les moyens d'investir le montant maximum, le montant de l'épargne est alors négligeable ».
Dans sa proposition prébudgétaire déposée auprès du gouvernement fédéral, le RCDÉC recommandait qu'une partie du revenu d'impôt soit investie dans les communautés, dans le but de réduire la pauvreté, d'augmenter l'autonomie et de générer des bénéfices, afin de renforcer la prospérité et la productivité du Canada. La baisse du taux d'imposition des entreprises réduit la capacité du gouvernement à faire ces investissements.
Depuis longtemps, le développement économique communautaire a réussi à revitaliser l'économie de nombreuses communautés à travers le Canada, par la mise en œuvre de mesures menées et gérées localement engageant la participation d'une grande diversité de membres de la communauté. L'inclusion, la durabilité et la réciprocité sont des valeurs qui ensemble assurent un changement économique à long terme pour les communautés en difficulté.
« Il est grand temps que le gouvernement prenne l'investissement dans les communautés au sérieux », déclare M. Downing. « L'avantage fiscal du Canada ? Celui-ci ne s'adresse certainement pas aux Canadiennes et Canadiens qui ont le plus besoin d'avantages », souligne M. Downing en conclusion.
Le Réseau canadien de développement économique communautaire (RCDÉC) est un organisme non gouvernemental de bienfaisance pancanadien. Il soutien le travail des organismes communautaires qui créent des débouchés économiques et améliorent les conditions sociales au Canada. Les membres du RCDÉC proviennent de centaines de groupes communautaires, municipalités, fondations et praticiens des quatre coins du pays. Le RCDÉC rassemble ces groupes afin de partager leurs expertises, de mobiliser les communautés et de créer une vision commune concentrée sur le DÉC. Le développement économique communautaire (DÉC) permet aux personnes d'agir localement pour créer des débouchés économiques et d'améliorer les conditions sociales, en particulier pour les personnes les plus démunies. La coordination nationale du RCDÉC est située à Victoria, BC.
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