Développer des biens et des services tout en préservant l’environnement ne relève pas de l’utopie. De plus en plus de questions se posent sur l’utilisation des ressources et sur la disposition des produits lors de leur fin de vie utile. Dans ce contexte, l’écoconception donne des preuves de sa pertinence et de son apport à l’économie tant au Québec qu’ailleurs dans le monde. À l’heure où le prix des matières premières a connu une flambée spectaculaire juste avant la récession et où les efforts pour les extraire sont de plus en plus importants, n’y a-t-il pas lieu de penser autrement la production des biens notamment et des services? Voici un bref coup d’œil économique sur une façon de travailler et de penser différemment, et ce, dans une vision de long terme.
L’écoconception, une définition
Très simplement, on pourrait définir l’écoconception comme « …concevoir un produit (bien ou service) en amé-liorant ses caractéristiques environnementales, tout au long de son cycle de vie, sans diminuer sa qualité ou sa performance ».
Toutefois, elle va au-delà de l’amélioration et peut même aller jusqu’à repenser la façon dont on peut répondre à un besoin. Elle inclut aussi la mise au point de produits à partir de matériaux recyclés (à 100 % ou dans une proportion moindre). Il existe un grand nombre de définitions qui incluent, la majorité du temps, la notion de « cycle de vie ».
L’encadré 1 permet de visualiser la notion de cycle de vie auquel réfèrent pratiquement toutes les définitions rencontrées. Généralement, le cycle compte cinq étapes : l’exploitation des matières premières, la production, la logistique (qui englobe le transport et l’entreposage), l’utilisation et la fin de vie. De façon très vulgarisée, on pourrait dire que l’idée maîtresse est d’aller au-delà de la réponse immédiate à un besoin lors de la conception ou l’amélioration d’un bien ou d’un service. Il s’agit de prendre en compte les répercussions environnementales de toutes les décisions qui mènent à la conception (ou l’amélioration) d’un produit (bien ou service). Ces choix s’échelonnent de l’étape de la sélection des matières premières à la disposition du produit lors de sa fin de vie utile.