Ce profil de pratique efficace figure parmi les quinze études de cas analysant la façon dont des initiatives communautaires novatrices tirent parti d'approches globales pour améliorer les conditions sociales et économiques à l'échelle locale.
Les Micmacs habitent les terres de l'Île-du-Prince-Édouard depuis plus de 10 000 ans.
La Première nation de Lennox Island est la première réserve au Canada à appartenir à ses membres, la Société de protection des Autochtones ayant acheté l'île en 1870. Lennox Island est le siège de la confédération des Micmacs de l'Île-du-Prince-Édouard. Elle compte 1040 membres; 320 vivent dans la réserve et 720 à l'extérieur de celle-ci. Comme les jeunes de 35 et moins représentent plus de 60 pour cent de la population, il importe de créer des conditions gagnantes pour les inciter à demeurer sur l'île.
En 1969, la collectivité, jusqu'alors fortement prise en charge par le gouvernement fédéral, a commencé à jouer un rôle plus actif dans son développement. En 1972-1973, un pont-jetée a été construit pour relier la réserve à l'Île-du-Prince-Édouard, ce qui s'est traduit par un plus grand nombre de débouchés commerciaux et des déplacements facilités. Dans les années 1970, un plan de développement global a été établi et différentes initiatives commerciales ont été menées. Dans les années 1980, Mahemigew, entreprise communautaire appartenant à la Première nation de Lennox Island et exploitée par cette dernière, a exercé des activités d'élevage et de culture des huîtres, de culture et de récolte de bleuets biologiques et d'exploitation d'une tourbière, lesquelles se sont toutes soldées par des échecs, notamment en raison de la contamination des stocks et de l'inondation par les marées. Malgré ces revers, la collectivité n'a jamais baissé les bras. À la suite de la décision Marshall en 1999, qui accordait à certains groupes autochtones le droit d'échanger les produits de leurs activités de chasse, de pêche et de cueillette en vue d'assurer leur subsistance, la Première nation de Lennox Island a établi un programme de pêche. Voilà le contexte dans lequel a évolué cette collectivité, mue par le désir d'innover et d'accéder à de nouveaux débouchés.